Hodler la tristesse bis

Proches dans la joie comme dans la douleur

Dans sa grâce, Dieu s’est approché de nous en Jésus-Christ.

Notre réponse sera double : nous pouvons alors nous approcher de Lui, être réconcilié avec lui et recevoir une vie nouvelle.

Puis nous pouvons nous approcher des autres pour partager joie et peine avec eux.

 C’est pourquoi après avoir présenté la grâce de Dieu en Christ dans la première partie de sa lettre aux Romains (ch. 1-12), Paul appelle les chrétiens à ce partage de vie par des appels répétés, dont j’extrais celui-ci :

 

Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent ! (Romains 12,15)

Ce n’est pas seulement nos frères et sœurs chrétiens, dont nous avons à être proches, dans le bonheur comme dans l’adversité, mais avec tous, car nous avons tous été créés à l’image de Dieu.

Notez que Paul parle d’abord de la joie !
Il semble en effet qu’il soit plus difficile de se réjouir de la joie et de la réussite de l’autre, à cause de la jalousie qui ronge tant nos relations !

Partager joie et peine : comment est-ce possible ?

Parfois nous éprouvons des résistances intérieures, parfois nous voulons garder notre zone de confort.

La bonne nouvelle est : oui c’est possible !

Depuis que Dieu s’est rendu proche de nous à travers l’incarnation de son Fils, nous pouvons aussi nous rendre proches des autres. Il nous donne son Esprit pour que nous vivions comme Jésus.

Cela s’appelle vivre dans la « logique de l’incarnation ».

 

Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent !

Le premier à s’être rendu proche des autres, c’est Jésus lui-même – notre modèle. Regardez comme il pleure avec ceux qui pleurent lorsque son ami Lazare est mort : regardez ses larmes devant celles de Marie-Madeleine et des amis de son ami !

« Quoi ! être chrétien et voir son propre frère affligé sans pleurer avec lui, sans être malade avec lui ! C’est être sans charité ; c’est être chrétien en peinture, » écrivait Vincent de Paul.

Notre premier mouvement est de regarder comment Jésus s’est réjoui avec ceux qui sont dans la joie et a pleuré avec ceux qui pleurent.

Le deuxième mouvement est la prière.

En renforçant notre union avec Dieu à travers la prière, nous puisons des forces pour aller à la rencontre de notre prochain pour partager joies et douleurs avec lui.

Mais, réciproquement, visiter notre prochain approfondit notre union avec Dieu.

J’ai souvent fait cette expérience que dans les moments de blues, où j’ai l’impression de tourner en rond, un simple coup de fil ou une visite remet la joie au cœur.

Oui, la prière est la racine de notre rencontre avec autrui.

Mais la rencontre avec notre prochain est aussi une racine de notre union avec Dieu.

Prière et rencontre sont racines l’une de l’autre !

Que le Christ qui a été à la fois proche de Dieu et proche des humains nous fortifie pour nous enraciner dans l’amour de Dieu et du prochain !

 

Prière

Jésus, ma joie, mon espérance et ma vie,

Par tes blessures, nous avons la guérison (Esaïe 53,5)

Comment est-ce possible ?

Toi l’innocent, tu as été jugé coupable.

Toi le juste, tu as été rejeté.

Toi le plus beau des enfants des hommes, tu as été défiguré.

Toi le pur, tu as été déshonoré.

Toi le pacifique, tu as été violenté.

Toi le frère de tous, tu as été crucifié.

En toi, plus aucune joie, aucune espérance, aucune vie !

 

Mais c’est pour nous que tu as vécu cela,

parce que tu es Dieu qui nous aime.

Pour qu’à travers ta résurrection et le don de l’Esprit saint,

tu nous donnes la guérison de toutes blessures,

la consolation dans toute tristesse,

l’encouragement dans tout désespoir

et la victoire sur toute mort.

 

Toi qui t’es rendu proche de nous 

Donne-nous, par ton Esprit, 

de nous rendre proche de chacun

Tableau d’Hodler, La tristesse. (Kunstmuseum. Bâle)

Ce verset de l’épître aux Romains est aussi le thème de la Parole de vie de ce mois, édité par le mouvement des Focolari.


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