jesus abandonne

Quelle espérance animait Jésus crucifié et abandonné ?

 

Quelle espérance animait Jésus et Marie lorsque le Fils a été élevé et la Mère assistait, impuissante, à ce terrifiant spectacle ?

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Est-ce le cri d’un désespéré ? Ou le cri de celui qui prie : « Tu es le Dieu de mon salut, je t’espère sans cesse ». (Psaume 25,4)

Comment comprendre son cri d’abandon qui semble contredire son être même?  Lui qui a sans cesse vécu en communion avec son Père. « Mon Père et moi nous sommes un ».

Jésus a-t-il cessé d’espérer en ce moment ? 

 

Ce cri peut être compris à plusieurs niveaux :

A. On peut comprendre que Jésus s’identifie à tous les désespérés. A tous ceux qui ont perdu toute espérance ou qui ont perdu Dieu. C’est le cri de l’athéisme.

J’ai pu constater à plusieurs reprises combien des athées sont touchés par ce cri, ainsi cette activiste palestinienne qui m’a pris en stop depuis Bethléem jusqu’à Jérusalem. Elle affirmait haut et fort la mort de Dieu pour elle. Après l’avoir écouté, je lui ai dit que Jésus la comprend, lui qui, d’une certaine manière a perdu Dieu en criant « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » ? Je me souviendrai toujours sa réaction d’étonnement.

 

B. En criant son abandon, Jésus n’abandonne pas Dieu dont il se sent abandonné. Il se tourne vers lui pour lui dire ce qu’il ressent. Il ne se replie pas sur lui-même. Refuser de se replier sur soi est un acte d’espérance

 

C. A propos de l’enfer, le poète Dante disait : « Vous qui entrez, laissez toute espérance» ! Était-ce le cas de Jésus-Christ ? A-t-il assumé notre désespoir. A-t-il vécu à notre place l’enfer ? Lui qui n’a pas péché a été fait péché pour nous, dit Paul. Il a connu les conséquences ultimes du péché, à savoir la séparation d’avec Dieu, autrement dit « l’enfer ». Mais a-t-il laissé toute espérance en entrant dans cet enfer qu’est l’abandon ?

 

D. Il faut lire le psaume 22 en entier. Après l’expérience de la souffrance et de l’abandon, ce texte continue avec l’espérance de la résurrection. Il y a une grande lumière après les ténèbres de l’abandon dans ce psaume. En criant le premier verset de ce psaume qu’il sait par cœur, Jésus connaît la suite. Il espère fermement la résurrection :

« Sauve-moi de la gueule du lion, et des cornes de l’aurochs ! Tu m’as répondu !

Je parlerai de ton nom à mes frères, au milieu de l’assemblée, je te louerai.

Vous qui craignez le Seigneur, louez-le ! » (v. 22-24)

 

E. « Dans nos obscurités, allume le feu qui ne s’éteind jamais, » dit le chant de Taizé. Le feu de l’Esprit sera bientôt allumé. Le feu qui ressuscitera Jésus, et qui descendra à Pentecôte.

Ainsi, quand à la suite de notre maître, nous faisons, nous aussi, d’une manière ou d’une autre, l’expérience de l’abandon, nous pouvons toujours garder à notre esprit l’espérance de la venue prochaine de l’Esprit.

Vivre chaque douleur dans la communion avec Jésus crucifié et abandonné est une porte ouverte à l’Esprit saint.

Grâce à la croix, il n’y aura plus jamais aucune nuit totalement obscure. Dans toute obscurité, qu’elle soit physique ou morale, spirituelle ou relationnelle ; que nous la subissions ou qu’elle soit de notre responsabilité, ayons le réflexe de nous tourner résolument et immédiatement vers Jésus !

 

Disons-lui cette prière :

Quand la douleur me submerge

Quand l’angoisse me tourmente

Quand le silence me torture

Quand je ne comprends pas

Quand je reste sans réponse

Quand je perds mes repères,

Accorde-moi, Seigneur

De me réfugier en toi

Et de déposer dans ton cœur

Ce qui trouble le mien.

 

Tout ce que je vis, tu l’as vécu.

Rien ne t’est étranger.

Tu as traversé mes obscurités

Afin que ma nuit s’illumine.

Que ta Parole me soit redonnée !

Que je la garde à l’esprit

Et la médite sans cesse !

 

Tu es présent en elle,

Tu es paix et joie.

Qu’elle me pacifie,

Me donne la joie parfaite

Et rallume en moi

Une lueur d’espérance !

 

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