sobriete heureuse

Vivre à partir du centre pour découvrir la sobriété

Aujourd’hui on parle de plus en plus de la sobriété, une valeur qui n’était pas reçue auparavant. La crise écologique nous appelle en effet à changer de comportement. Et la pandémie actuelle nous a même obligés à renoncer à beaucoup de choses.

En vivant plus simplement on a moins de besoins insatisfaits et on trouve sa joie dans la rencontre avec autrui. On accueille le présent comme un cadeau, on apprécie le contact avec la nature et l’art.
Le texte de l’Évangile de ce soir parle du jeûne comme un aspect de la sobriété.

 

Le jeûne de Nicolas de Flue

Durant ces célébrations « Parole et Musique« , nous faisons un lien entre l’Évangile et un aspect de la vie de Nicolas de Flüe, ce grand témoin suisse du 15e siècle.
Le jeûne de Nicolas de Flüe a interpelé par sa radicalité et nous fait réfléchir sur l’essentiel. Pensez : un jeûne de plus de 20 ans !
Il y de quoi provoquer interrogation et scepticisme. D’où l’inquisition menée par l’évêque de Constance en un jour de mai 1474, qui lui fait manger de force trois morceaux de pain et boire une goutte de vin.
Nicolas résiste puis cède au nom de l’obéissance qu’il considère comme supérieure à tout.
« Et depuis ce jour, n’as-tu rien mangé ni bu ? », demande le chroniqueur Jean de Waldheim à Nicolas : « Dieu le sait ! », répond-il.

 

Prière

Viens, Esprit
qui renouvelles nos cœurs
et nous appelles à la simplicité de la Vie.
Creuse en nous l’espace de la rencontre.
Eveille en nous une attention nouvelle à la Parole de Jésus.
Revêts nos âmes d’un habit neuf
et verse en nos cœurs, comme pour un jour de fête, le vin de ta joie.

 

Evangile de Marc 2

18 Les disciples de Jean et les Pharisiens étaient en train de jeûner.
Ils viennent dire à Jésus :
« Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des Pharisiens jeûnent,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
19 Jésus leur dit :
« Les invités à la noce peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ?
Tant qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner.
20 Mais des jours viendront où l’époux leur aura été enlevé ; alors ils jeûneront, ce jour-là.
21 Personne ne coud une pièce d’étoffe neuve à un vieux vêtement ;
sinon le morceau neuf qu’on ajoute tire sur le vieux vêtement, et la déchirure est pire.
22 Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ;
sinon, le vin fera éclater les outres,
et l’on perd à la fois le vin et les outres ; mais à vin nouveau, outres neuves. »

 

Dans la période actuelle marquée par de grands questionnements, comment accueillir les renoncements qui sont si fréquents que cela soit dans notre vie familiale ou sociale, dans notre profession, dans nos loisirs, dans notre liberté de déplacement.
Comment vivre une sobriété qui puisse être heureuse ?
Nicolas de Flue avait toujours une roue devant lui pour méditer à partir du centre. Ce centre pour lui était l’Évangile, la présence du Christ ressuscité.

 

Brève méditation

Ce texte a trois moments :


Le jeûne (v. 18)

Le texte commence par la question des disciples de Jean et des pharisiens qui accusent Jésus et les siens de ne pas jeûner.
Jésus n’a rien contre le jeûne qui était une pratique courante ; il a même enseigné le jeûne, comme un des trois piliers de la vie spirituelle, avec la prière et le partage des biens (Mat 6)
Aujourd’hui, les vertus du jeûne sont redécouvertes, que ce soit au niveau diététique, psychologique ou spirituel. En Suisse romande plus de 50 groupes œcuméniques se réunissent chaque année durant le temps de carême pour un jeûne complet d’une semaine.

 

L’époux (v. 19-20)

La réponse de Jésus est surprenante. Il affirme qu’il y a plus grand que le jeûne. Comme d’habitude il répond à une question par une autre question. Jésus est maître dans l’art de poser des questions.
Il parle de l’époux de la noce. Quand il est là, ses amis ne peuvent pas jeûner. Et cet époux, c’est lui, bien sûr.
L’époux est en fait un titre divin. Dans la bible, Dieu est en effet l’époux d’Israël (Es 54,5-6).
Avec Jésus, l’époux est là et ses disciples sont invités déjà aux noces messianiques. Ces noces qu’on attendait pour la fin des temps, se vivent maintenant, quand Jésus est là.
Jésus sera enlevé, c’est une annonce de sa croix, mais après sa résurrection, il reviendra vivre au milieu des siens. Il suffit de deux ou trois unis en son nom pour qu’il soit au milieu d’eux (Mat 18,21).

 

La nouveauté (v. 21-22).

Cette présence de l’époux, du Christ ressuscité au milieu de nous est une grande nouveauté. Deux paraboles explicitent alors cette perspective de nouveauté (v. 21-22). Elles parlent d’une pièce d’étoffe neuve et d’une outre neuve pour recevoir le vin nouveau.

Je vous invite maintenant à un nouveau moment de silence. Vous pouvez méditer sur ce texte, et en particulier sur ce que vous avez souligné. Comment est-ce que ces lignes vous rejoignent ?

 

Prière d’envoi

Parce que Jean-Baptiste ne mangeait pas de pain, ne buvait pas de vin, on a dit : « Il a perdu la tête ! » Parce que Jésus partageait des repas avec ses amis, on a dit : « C’est un ivrogne et un glouton, un ami des pécheurs… » Le jeûne de frère Nicolas a surpris ses contemporains. Se peut-il que l’on puisse vivre sans manger ? Discret, il n’aimait pas à être interrogé sur ce sujet. A qui insistait, il répondait simplement : « Dieu le sait » ou « Dieu le veut ainsi ! »

Seigneur, dans cette partie du monde regorgent les biens de consommation. Apprends-moi à avoir faim et soif des nourritures vraies, celles qui sustentent l’esprit et désaltèrent le cœur.

Au lieu de me jeter sur des biens qui s’achètent, entraîne-moi à la sobriété et au partage. Car il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, à nourrir ceux qui ont faim et soif de dignité, d’amour et de justice.

 

Autres célébrations « Vivre à partir du centre »

Les prières sont tirées du livret de l’Ecole de la Parole, « Au milieu du monde ».


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