Temps de l’Avent : veiller car le Seigneur est proche

Le temps de l’Avent dans lequel nous sommes entrés aujourd’hui nous invite à veiller, car le Seigneur vient. Le jour de sa venue est proche nous disent toutes les Écritures.

Que représente pour nous la perspective de la venue du Christ ?

Comment éveille-t-elle notre attention ?

Comment allons-nous vivre ce temps de l’Avent. Sera-t-il un temps favorable pour éveiller notre vigilance

Telles sont les quelques questions sur lesquelles nous avons réfléchi hier après-midi lors d’une lectio divina communautaire sur ce texte. (Matthieu 24, 36-44)

Depuis que Jésus est ressuscité des morts, les derniers temps sont en effet présents au milieu de nous : en Jésus, qui est avec nous tous les jours. Les cieux nouveaux et la terre nouvelle que nous attendons, sont déjà en Jésus ressuscité, en qui la création nouvelle habite.

Il est Dieu, mais aussi l’Homme nouveau, qui a traversé la fragilité de notre vie et le vide de notre mort, pour tout remplir de son amour.

Son avènement est proche : il est à notre porte et il frappe. Entre sa première venue dans l’humilité et sa dernière venue dans la gloire, il y a son avènement actuel et continuel. Là où deux ou trois s’unissent en son nom, il promet sa présence.

En parlant de la venue du Christ, il ne s’agit pas seulement de la fin de ce monde, mais aussi de la fin de « l’être au monde » de chacun.

Donc de notre passage vers l’autre vie.

Au dernier jour de l’histoire de notre monde, comme au dernier jour de l’histoire de notre vie, Jésus viendra à l’improviste, d’où l’appel insistant de Jésus dans ce texte à veiller et à être prêt à le rencontrer.

Jésus nous le dit au moyen de deux images fortes : le déluge qui surprend les gens menant un train de vie insouciant et le voleur venant dans la nuit.

Les versets suivants proposent une troisième image, celle des deux serviteurs : celui qui est fidèle et celui qui, devant le retard de son maître « mange et boit avec les ivrognes » et se laisse surprendre par la venue du maître.

Le chapitre 25 de ce même évangile de Matthieu insiste encore, avec trois autres paraboles, sur la responsabilité de veiller et d’être prêt :

– Veiller dans l’attente de la venue de l’époux (la parabole des vierges folles et des vierges sages)

– Veiller en étant actif dans l’amour (la parabole des talents)

– Veiller en servant le frère et la sœur en qui Jésus nous attend et nous dit « Tout ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».

C’est la « vigilance de l’amour ». Veille celui aime. Pourquoi une mère veille-elle son enfant malade ?  Parce qu’elle l’aime ! Veiller, c’est donc aussi prendre soin des malades, accueillir l’étranger, habiller le pauvre, nourrir l’affamé.

Veiller, c’est à la fois une attention intérieure et une action concrète envers nos prochains.

La vigilance permet de ne pas se laisser occuper par l’erreur, car on est constamment occupé à aimer, aimer dans l’instant présent et à recommencer en cas de manquement.

Nous devons en effet être particulièrement vigilants pour ne pas manquer d’amour lorsque la vie se révèle la plus difficile et la plus douloureuse.

Mais posons-nous maintenant la question que, peut-être, vous vous posez :

 

Vivons-nous dans ce temps où le Seigneur viendra dans sa gloire ?

J’y répondrai en utilisant un autre registre, davantage prophétique!

Voici quelques signes annoncés dans les évangiles

et dont je constate, me semble-t-il, aujourd’hui l’accomplissement :

 

L’Évangile est annoncé jusqu’aux extrémités de la terre.

La Parole de Dieu est de plus en plus traduite, bientôt dans toutes les langues.

Le peuple juif est revenu sur la terre de ses ancêtres.

Un reste se tourne vers son Messie dans la foi.

« Vers Jérusalem affluent les nations et viennent des peuples nombreux » (Es. 2,1-5)

Les nations s’agitent et se font la guerre.

Des phénomènes climatiques nous inquiètent.

Une pandémie nous a surpris.

Des tremblements de terre nous secouent.

On s’interroge sur l’avenir de la planète.

La foi en Europe se refroidit.

L’esprit de l’Antéchrist séduit le monde et une partie de l’Église.

On appelle bien ce qui est mal aux yeux de Dieu.

La vie à naître est méprisée par certains.

Comme celle qui touche à sa fin.

Des groupes terrorisent la planète par leur fanatisme.

L’Église est persécutée et en détresse dans bien des endroits.

Une puissance encore jamais vue est concentrée chez quelques-uns.

L’attrait de l’argent et du pouvoir est plus fort que tout.

 

Cette longue liste est-elle une accumulation de signes de la fin ?

Pourtant depuis deux mille ans, ces signes ont existé !

Faut-il donc attendre deux mille autres années ?

Voilà bientôt deux mille ans qu’il est mort et ressuscité,

Lui le « oui et l’amen » de toutes les prophéties.

 

Mais le Christ ne vit pas sur le même plan que nous.

Pour lui mille ans sont comme un jour.

En lui le passé, le présent et l’avenir sont conjoints.

Avant que les univers fussent créés,

Il savait déjà tout de notre vie.

Mystère qui nous dépasse et éveille notre confiance :

Nos temps et l’histoire de ce monde sont entre ses mains !

 

Alors, comment vivre ?

Qu’attend-il de nous ?

Il nous le dit dans son Évangile :

« Tenez-vous prêts, veillez, c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra » 

Il nous appelle à la vigilance et à la fidélité.

« L’heure est venue de sortir de notre sommeil…

La nuit est bientôt finie, le jour est proche » (Rom 13,11-14)

Vigilance du cœur qui aime Dieu de toutes ses forces,

fidélité des mains qui servent avec justice leur prochain.

Il nous appelle dans les jardins de Gethsémani de ce monde.

Saurons-nous veiller, prier et aimer avec lui, mieux que les apôtres somnolents ?

 

De ce jardin du monde s’élève cette prière :

Seigneur, ramène notre cœur à toi et enflamme-le !

Ramène aussi nos cœurs vers nos enfants

et les enfants de nos enfants !

Enfants de chair ou enfants spirituels !

C’est ainsi que nous voulons vivre désormais :

dans la vigilance et la fidélité renouvelées chaque matin.

Avec la vive conscience que tu es celui qui était, qui est et qui vient bientôt.

Oui, Seigneur, viens ! Viens bientôt ! Maranatha !

****

Deux prières pour entrer dans l’Avent :

« Veillez, car vous ne savez ni le jour, ni l’heure » (Mat 24, 36-44)

Esprit saint, tu as maintenu Jésus dans la vigilance.

Éveille mon cœur à l’attention à sa Parole

et mets sur mon chemin des amis pour m’encourager à veiller !

Tant de choses me distraient et m’endorment.

Réveille-moi et donne-moi de veiller et prier avec Jésus,

comme il m’y invite avec insistance dans l’Évangile !

Quand je m’endors, incapable comme les apôtres

de veiller dans les Gethsémani de notre monde,

secoue-moi et redonne-moi la vigilance !

Que tes Paroles m’habitent et me conduisent

à vivre dans la vérité de l’amour et l’amour de la vérité !

 

« L’heure est venue de vous réveiller de votre sommeil » (Rom 13,11)

Seigneur Jésus, depuis ta résurrection

tu es proche de nous par ton Esprit saint.

Sur les chemins d’Emmaüs de notre monde,

tu frappes à la porte de nos cœurs

pour demeurer en nous et parmi nous.

Réveille-nous et aide-nous à nous encourager

à rejeter tout ce qui nous sépare de toi

et à revêtir tout ce qui nous rapproche de toi !

Qu’ainsi nous vivions notre baptême par lequel

tu nous appelles à t’appartenir entièrement !


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