Arcabas Passion du Christ

L’attente du Messie

Ce dimanche soir 21 février à 17h, des juifs du monde entier prieront pour la venue du Mashiach (le Messie), à l’initiative de l’organisation juive « All Jews as One » (Tous Juifs, tous unis). Cette initiative a lieu, bien sûr, dans le contexte de la pandémie du Covid 19, mais aussi cinq jours avant la fête de Pourim qui commémore la délivrance miraculeuse d’un massacre, relatée dans le livre d’Esther. Le peuple juif, tant de fois persécuté, sait prier pour sa délivrance. Mais il sait aussi que le Seul qui puisse donner la paix véritable est le Messie.

 

Mais qui est le Messie ?

« Messie » vient du mot hébreu qui signifie oindre, un terme que le grec traduit par « christós ».

Dans l’Ancien Testament le “Messie” désigne à la fois le prêtre qui offre le sacrifice, le roi qui apporte justice et paix et le prophète rempli de l’Esprit saint.

Notons que ce n’est que dans les derniers livres de l’Ancien Testament, et spécialement dans celui de Daniel, que le mot “messie” commence à désigner le sauveur de la fin des Temps (Daniel 9, 25-26).

Ce livre a été écrit à un moment de crise profonde, alors que les occupants de la terre d’Israël voulaient annihiler la religion juive. Ceux qui s’y opposaient étaient persécutés.

Est née alors l’espérance d’une intervention de Dieu par l’envoi d’un Messie Sauveur. Le temps messianique, c’est le temps de la paix. Et le Messie, celui qui apporte la paix.

 

Jésus accomplit et transcende l’espérance messianique.   

A l’époque de Jésus, on attendait un Messie qui soit à la fois roi (descendant de David), prêtre (descendant d’Aaron) et prophète (semblable à Moïse).

Or, Jésus est le fils de David. Mais son royaume n’est pas de ce monde. Ce sont sa croix et sa couronne d’épines qui font office de trône.

Jésus est aussi un prêtre qui offre un sacrifice d’expiation. Cependant il n’offre pas le sang d’un animal mais sa propre vie et son propre sang.

Jésus est également prophète. Un prophète plus grand que Moïse, car il est la Parole même de Dieu.  

Selon le Nouveau Testament, Jésus réunit donc toutes les facettes du Messie en lui. Il concentre en lui tous les dons de l’Esprit.

 

Maranatha !

Par son incarnation et sa résurrection, Jésus est celui qui est, était et vient.

La Bible se termine par : « Amen, viens, Seigneur Jésus » ! (Apoc 22,21). Et durant chaque célébration de la Sainte Cène, nous prions pour son retour : « Maranatha, Viens Seigneur Jésus, viens bientôt ».

Alors que les juif attendent la venue du Messie, nous attendons son retour…mais pas comme on attend le bus. On l’espère, on le prie, on l’aime, on est tendu vers lui, avec toute notre confiance.

Cette prière ardente pour son retour, reconnaissons-le, s’est affaiblie dans l’Église.

Nos frères et sœurs juifs nous la rappellent. Il y a en effet une grande attente messianique chez eux. Comme chez les premiers chrétiens, qui, d’ailleurs, étaient tous juifs. Ils espéraient le proche retour de Jésus.

Mais tous ne partageaient pas cette attente. L’apôtre Pierre devait répondre à cette objection. Certains disaient : « Où est la promesse de son retour ? En effet, depuis que nos ancêtres sont morts, tout reste dans le même état qu’au début de la création. »

Pierre leur répond : « S’il y a une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas oublier, c’est qu’aux yeux du Seigneur un jour est comme 1000 ans et 1000 ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme certains le pensent ; au contraire, il fait preuve de patience envers nous, voulant qu’aucun ne périsse mais que tous parviennent à la repentance. » (2 Pierre 3,4,8-9)

Un ami m’a dit : « quand je prie : Maranatha ! Viens Seigneur Jésus ! Je lui dis aussi : Viens, mais pas trop tôt ! Car il y a tant de personnes qui ne te connaissent pas ou qui te rejettent, à commencer par certains membres de ma famille ».

Or le temps actuel est un temps de profonde crise qui nous est donné pour nous détourner de nous-mêmes et pour nous tourner vers Lui.

 

Il vient aujourd’hui

J’aimerais terminer par cette parabole tirée du Talmud juif : « Un jour, Rabbi Yoshoua ben Levi rencontra le prophète Élie à l’entrée d’une grotte et lui demanda : Quand le Messie viendra-t-il ? Élie lui répondit : Va le lui demander. – Mais où puis-je le trouver ? – Aux portes de Rome. – Et comment pourrai-je le reconnaître ? – Il est assis parmi les pauvres et les malades et panse leurs plaies […]. Rabbi Yoshoua alla donc trouver le Messie […] et lui demanda : Maître, quand viendras-tu ? Le Messie lui répondit : Aujourd’hui.

Sur ce, Rabbi Yoshoua retourna vers le prophète Élie. Celui-ci lui demanda : Que t’a dit le Messie ? […] Rabbi Yoshoua lui répondit : Il m’a menti, car il m’a dit : “Aujourd’hui”, mais il n’est pas venu. Alors Élie lui répondit : (Tu n’as pas compris sa réponse) ; le Messie t’a cité un verset des Psaumes (95,7) : “Aujourd’hui, si vous écoutez Sa voix”. » (Sanhedrin, 98a)

Cette parabole est intéressante car elle nous dit que le Messie vient aujourd’hui même, quand on prend soin des pauvres et des malades. Elle rejoint ce que Jésus dit dans l’allégorie du jugement dernier, où il s’identifie avec les pauvres, les malades, les étrangers et dit à ceux qui ont pris soin d’eux : « Tout ce que vous avez fait, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mat 25,40).

Aujourd’hui, Jésus ressuscité nous rencontre de tant de manières : dans sa Parole, dans la Cène, quand nous nous réunissons à deux ou trois, mais aussi dans nos frères et sœurs, particulièrement les plus démunis.

Si nous écoutons sa voix il viendra promptement nous donner la paix du cœur. Si notre coeur est en paix, alors un peu de paix est donnée dans notre monde sans paix.

Le Messie vient non pas demain, ou dans mille ans, mais aujourd’hui, dans l’instant présent de notre vie. Il promet de venir à nous quand nous nous jettons dans ses bras: « Revenez à moi et je reviendrai à vous » (Zach 1,3).

Si nous lui ouvrons notre coeur et nous accueillons les uns les autres, alors nous pourrons aussi prier en vérité pour son retour, avec nos frères et soeur juifs qui prient pour sa venue:  

 « Maranatha, Viens Seigneur Jésus, viens bientôt » !

 

Prière

Pourquoi tant d’injustices et de souffrances ? Pourquoi n’interviens-tu pas quand la justice est bafouée, quand l’enfance est meurtrie ? Pourquoi laisses-tu faire
Seigneur, nous voulons prendre ce temps pour nous replacer devant toi et nous rendre transparent à toi.
Tu nous aimes et tu connais nos inquiétudes. Tu sais nos chemins de traverse et nos manquements à ta loi d’amour.
Mais tu désires nous donner ton humilité pour qu’à travers elle nous puissions te rejoindre.
Viens Seigneur parler à notre cœur durant ce moment de silence. Viens Seigneur Jésus, viens bientôt !

Le Seigneur est fidèle à sa promesse. Il vient vers tous ceux qui s’approchent de lui avec humilité.
Qu’il couvre notre cœur par les fleurs de son pardon et de sa compassion !
Qu’il fortifie les mains affaiblies et affermisse les genoux qui chancellent !


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