Lyre

La lyre ou l’art de l’autorité

Quand Jésus parle de l’unité, il prie. Prier c’est être en relation avec Dieu, parler avec confiance avec celui que l’on met en premier dans nos vies, celui que l’on aime le plus.

 La prière est une relation, une communion entre des âmes, où Dieu parle et nous écoutons. Et où nous parlons à Dieu, certains qu’il nous écoute.

Dans la prière il n’y a pas de subordination ni d’insubordination. Pas de domination de l’un sur l’autre, ni de soumission de l’un à l’autre.
Le modèle de la vraie prière est celle de Jésus qui prie son Père : une relation entre deux personnes qui s’aiment et se donnent l’une à l’autre :
« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé ». (Jean 17,21)
Il en est ainsi de l’unité chrétienne.
Que cela soit l’unité entre les Eglises et à l’intérieur d’une Eglise. Ou encore l’unité dans une communauté et dans un conseil.
L’unité ne signifie pas subordination ou soumission de l’un à l’autre. Ni domination de l’un sur l’autre.
L’unité ne signifie pas confusion, ni uniformité.

L’art de l’autorité
Il en va aussi de même pour l’exercice de l’autorité. La vraie autorité n’est pas autoritarisme, ni domination, ni soumission, ni confusion des rôles.
La vraie autorité présuppose des relations de confiance, de proximité, de don de soi, de réciprocité.
La vraie autorité a comme modèle la Trinité où tout est don et réciprocité entre le Père et le Fils.

Pour symboliser l’exercice de l’autorité, Ignace d’Antioche, un des premiers évêques après les apôtres (mort vers 110) a utilisé l’image de la lyre.
Il appelle les prêtres et l’évêque d’une Eglise à être unis comme les cordes à la lyre. Puis il appelle chacun à entrer dans le chœur.
L’image est forte et parlante.
Elle est valable non seulement pour les relations pour le triple ministère de l’évêque, des prêtres et des diacres, mais pour toutes les formes d’autorité.
Que les sœurs du conseil des diaconesses de Saint Loup soient unies à la sœur responsable comme les cordes à une lyre !
Que les membres du conseil de fondation de Saint Loup soient unis à son président comme les cordes à une lyre !
C’est dans l’unité que l’on peut discerner ce que Dieu veut.
Ou comme le dit Ignace : « dans l’harmonie de la concorde, vous prendrez par votre unité même, le ton de Dieu ».
Cela dit, tout est dit ! Cela fait, tout est fait !
Mais cela ne va pas de soi et exige une vigilance constante.
Comme les cordes de la lyre doivent sans cesse être accordées les unes aux autres, ainsi en va-t-il dans chaque conseil, chaque communauté, chaque Eglise.
Sans cesse surgissent des points de vue différents entre nous. Nous avons donc besoin de nous réaccorder aussitôt.
C’est un travail continuel. C’est la vie même.
Mais nous ne sommes pas seuls, car celui qui nous accorde les uns aux autres, c’est l’Esprit saint qui unit le Père au Fils et qui seul peut nous unir les uns aux autres.
Nous avons à l’invoquer sans cesse pour prier en vérité, découvrir la vraie unité, et exercer l’autorité qui fait grandir.
Esprit saint, âme de l’Eglise,
Joie de nos cœurs,
Rempart de ton peuple,
Courage des apôtres,
Inspiration des prophètes,
Elan des évangélistes,
Patience des pasteurs,
Force des diacres
Sagesse des docteurs,
Clarté des évêques,
Viens et verse tes dons sur chaque Eglis !
Donne à tous leurs responsables de dire la vérité dans l’amour !
Relie-les dans une communion forte et belle !
Avec eux fais-nous grandir vers le Christ, en qui vivent tous tes dons !
Unis-nous dans sa grâce et la tendresse de Dieu,
Afin que nous mettions ensemble nos diversités,
surmontions nos divisions
et témoignions de l’espérance !

« Vous ne devez donc avoir avec votre évêque qu’une seule et même pensée ; c’est d’ailleurs ce que vous faites. Vos prêtres, vraiment dignes de Dieu, sont unis à l’évêque comme les cordes à la lyre ; c’est ainsi que, du parfait accord de vos sentiments et de votre charité, s’élève vers Jésus Christ un concert de louanges.
Que chacun de vous entre dans ce chœur ; alors dans l’harmonie de la concorde, vous prendrez par votre unité même, le ton de Dieu et vous chanterez tous d’une seule voix, par la bouche de Jésus Christ, les louanges du Père…
C’est donc votre avantage de vous tenir dans une unité irréprochable ; c’est par là que vous jouirez d’une constante union avec Dieu lui-même ». (Ignace d’Antioche, Lettre aux Ephésiens)

Communauté de Saint Loup, 1 juin 2017


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