Fraternite Transfiguration.1

En marche vers 2033. Chroniques de Moscou. I. Restaurer le Christ dans les coeurs

Une rencontre de la Fraternité de la Transfiguration

Pendant toute une semaine, une délégation suisse s’est rendue à Moscou pour présenter à différentes Eglises chrétiennes de la capitale de la Russie le projet Jesus Celebration 2033, à savoir la fête des 2000 ans de la résurrection du Christ. 

Larissa et Evguéni Musina, un couple membre de la Fraternité de la Transfiguration, un grand mouvement dans l’Eglise orthodoxe russe, nous attendent à notre arrivée et nous conduisent à notre logement. « Nous », à savoir Olivier Fleury, directeur du projet « Jésus célébration 2033 » (JC2033), Gérald Bailat, notre vidéaste-photographe et moi-même.

 

C’est cette Fraternité qui nous a invités à participer à sa fête réunissant chaque année plus de 2000 personnes à l’occasion de la Transfiguration et où nous avons pu présenter ce projet.

 

Rencontre d’une communauté fraternelle

Le lendemain, nous avons visité l’Institut Saint Philarète, un lieu de formation grouillant de vie de la Fraternité et le soir nous avons été invités à une rencontre d’une de ses communautés venue de loin pour cette fête, de la ville d’Arkhangelsk dans le Grand Nord.

La rencontre commence par la prière des vêpres et on me demande de commenter la Parole de Dieu. Je suis touché par l’attention spirituelle de la vingtaine de participants assis autour d’une table dans une petite pièce tapissée de livres.

Durant le repas Olivier a l’occasion de partager la vision du pèlerinage vers 2033. Laquelle suscite plusieurs réactions. Je retiens celle d’Anya, une jeune de 18 ans : « Il est difficile pour des jeunes de s’extraire de la culture de consommation et de devenir témoins. Je vois 2033 comme une occasion pour tous les chrétiens d’être ensemble et de toucher par leur joie ceux qui ne croient pas ».

Sergei, le prêtre qui accompagne cette communauté : « l’Eglise russe a besoin d’éducation et d’illumination par le Saint Esprit et avant tout de restaurer le Christ dans les cœurs plutôt que les bâtiments. Rencontrer des chrétiens qui sont proches spirituellement est toujours un grand enrichissement. Nous écoutons le même Esprit. Il ne divise pas. Nous lui donnons une grande place dans les rencontres de notre fraternité. C’est lui qui les conduit. Nous nous réjouissons de le voir à l’œuvre dans d’autres Églises et communautés. Avec vous nous voulons marcher sur ce chemin vers 2033 ».

Nous terminons la soirée en priant l’invocation à l’Esprit saint de l’Eglise orthodoxe, en nous donnant la main : « Roi du ciel, consolateur, Esprit de vérité partout présent et qui pénètre tout…viens et demeure en nous…! »

 

Visages de l’Eglise catholique en Russie

Jean Francois Thyri De gauche à droite: Olivier Fleury, Jean Francois Thyri, Martin HoeggerDurant notre séjour moscovite nous avons visité des responsables des diverses Eglises. Commençons par l’Eglise catholique ! Deux autres articles relateront nos rencontres avec des membres de l’Eglise orthodoxe, puis des Eglises protestantes et évangéliques.

Nous rencontrons Jean-François Thyri, un laïc consacré d’origine belge, membre du mouvement Communion et Libération, qui nous attend dans le Centre culturel Pokrovsky, un lieu de rencontre entre les traditions spirituelles et culturelles de l’Est et de l’Ouest, soutenu par des partenaires catholiques et orthodoxes.

Dans la belle salle entièrement restaurée, cet homme de grande culture nous parle de la situation de l’Eglise catholique en Russie. Là où elle est minoritaire, elle est plus attentive aux autres Eglises. Mais le dialogue est difficile, car il y a une partie importante de l’Eglise orthodoxe qui le refuse.

« J’espère qu’à l’occasion de ce chemin vers 2033 il y aura une nouvelle conscience que tous les chrétiens célèbrent le même Christ ressuscité. Au début votre projet m’a intrigué, maintenant il me passionne. Cela serait vraiment dommage de ne pas saisir cette occasion pour marcher ensemble et se laisser transformer par le Christ. Je vous remercie de nous interpeller ; vous nous appelez à nous centrer sur l’essentiel de notre foi ».

Kyrill GorbunovAvec Kyrill GorbunovDevant la cathédrale catholique, Kiryll Gorbunov, le vicaire général du diocèse de Moscou nous accueille avec un large sourire. Nous entrons dans ce sanctuaire construit en 1911, mais fermé au culte pendant 70 ans durant le régime soviétique et transformé en une multitude de bureaux sur quatre étages ! La cathédrale a été reconsacrée en 1991 : actuellement les messes sont célébrées dans une dizaine de langues, signe du caractère cosmopolite de Moscou.

Comment imagine-t-il 2033 ? Avant tout, il espère davantage de compréhension entre les deux Eglises orthodoxe et catholique. « Ce dont nous avons besoin en Russie est d’abord d’amener les gens au Christ pour qu’ils deviennent de vrais disciples. Une formation est indispensable pour expliquer que chaque croyant baptisé au nom du Père, du Fils et de l’Esprit est un vrai chrétien. »

 

 

D’abord servir puis annoncer

Au centre Saint Thomas animé par la communauté des Jésuites, Stephan Lipke, son directeur, nous accueille généreusement. Comme il avait déjà pris connaissance du projet JC2033, il donne tout de suite son avis à son sujet : « Il faut faire quelque chose dans cette direction, c’est une occasion à ne pas manquer. C’est bon d’avoir la bénédiction de la part des autorités, mais il faut travailler également avec les groupes qui sont prêts à faire autre chose que de vivre seulement les sept sacrements. Avec ceux qui sentent qu’un jubilé est comme un sacrement ».Stephan LipkeAvec Stephan Lipke

Il pense que la chose la plus importante serait de se laver les pieds les uns aux autres, à jeudi saint 2033, car ce geste souligne le service. Etre chrétien signifie être, en Christ, le serviteur de tous.

« C’est l’aspect missiologique de l’amour en action qui est le plus important. L’annonce verbale doit venir après le service. Il faut parler des blessures de chacun…il n’y a pas ceux qui aident et ceux qui ont besoin d’être aidés. Il faut sentir que nous avons tous besoin du Seigneur qui guérit ».

Peut être que le jubilé de 2033 pourrait devenir la fête de toutes les Eglises si elles ne font pas de politique autour de cela, pense-t-il : « Aider des personnes dans le besoin sans penser à nous mêmes demande tout un travail spirituel pour comprendre que celui qui est avec le Christ ne doit pas avoir peur de perdre quelque chose ». 

Le soir nous sommes invités à partager le repas de la communauté des Focolari, composée de catholiques et d’orthodoxes. D’origine slovaque, Marcel Olejar constate combien l’idéologie communiste a coupé toutes les racines en Russie, bien plus que dans son pays.

Miguel, d’origine mexicaine, a rencontré plusieurs personnes qui ont découvert récemment le Christ, ce qui est nouveau pour lui. « Oui, il y a un grand besoin de le faire connaître. Votre projet nous stimule à marcher, prier et travailler ensemble, comme nous y appelle le pape François ».

Le lendemain, dans un restaurant ukrainien près du Kremlin, Alessandro Salacone nous partage son expérience avec la communauté de S. Egidio : « Le monde du dialogue est petit à Moscou. Mais en vérité, il faut rechercher les gens intéressés, car beaucoup le sont. Notre communauté va les chercher à la périphérie pour les inviter. Le grand travail est de communiquer une culture de la solidarité chrétienne. Votre projet y contribuera ».

Chroniques de Moscou II. Eglise orthodoxe : la résurrection au cœur de la vie.

Chroniques de Moscou III. Protestants et Evangéliques : annoncer ensemble la Résurrection


Publié

dans

par

Étiquettes :