Peut-être vais-je vous surprendre en disant que le premier janvier est aussi la fête du nom de Jésus? En effet l’évangile de Luc nous dit que huit jours après sa naissance on a circonci Jésus et on lui a donné ce nom qui avait été révélé par l’ange à Marie.
C’est sur ce thème du nom de Jésus que j’aimerais axer mon message. Je pense que cela nous permettra aussi d’entrer dans le sens profond de ce jour où l’on se souhaite des vœux de paix, de prospérité, de santé et de réussite. En effet les chrétiens croient que ce nom surpasse tout autre nom et contient tout ce que le cœur désire. Le mots paix, joie, santé, vie, etc, que tous prononcent ce jour prennent alors une saveur particulière quand on les relie au nom de Jésus.
Et puis, comme nous avons vécu un camp paroissial sur le thème du témoignage, je voudrais approfondir ce que signifie « témoigner du nom de Jésus ».
Connaître le nom d’une personne signifie la connaître personnellement.
Connaissez-vous le sens de votre nom de famille et de votre prénom ? Est-ce que cela a une importance pour vous ? Aujourd’hui, les jeunes parents donnent des prénoms originaux à leurs enfants, parfois ils les inventent même. Un jour j’ai rencontré une famille africaine, qui pour dire sa reconnaissance envers Dieu a appelé son enfant en retenant les trois et deux premières lettres de « Merci Dieu » ! Sans se rendre compte du problème euphonique en français !
Dans la Bible, connaître le nom de quelqu’un, ce n’est pas seulement le connaître de nom, mais le connaître personnellement. Le « Nom » désigne l’identité de la personne.
Et effectivement, quand quelqu’un nous connaît par notre prénom, cela crée une relation différente que si on se dit « monsieur » ou « madame ».
Le nom du Dieu de l’Alliance
Il en va de même pour Dieu. Dans le récit de l’Exode, Moïse lui demande « quel est ton nom ». (Exode 3) Et Dieu lui révèle son nom : celui de l’alliance. Comme le peuple juif ne le prononce plus depuis bientôt 2500 ans, on ne connaît plus sa prononciation originelle.
Certaines traductions utilisent Jéhovah ou Yahvé. Il y a plusieurs hypothèses mais aucune n’est vraiment établie. Il vaut mieux donc ne pas le prononcer. Ceci aussi par respect pour nos amis juifs.
L’important est le sens de ce nom qui nous est indiqué par le contexte du texte de l’Exode. Dieu donne à Moïse un nom qui dit son alliance, c’est-à-dire son amitié et sa proximité : « Je serai avec toi », comme celui qui entend la souffrance du peuple opprimé, qui intervient, libère, guérit, manifeste sa force et envoie.
C’est ce nom que les prêtres ont comme vocation de « placer » sur les israëlites pour les bénir. (Nb 6,27) La vocation du peuple d’Israël, encore aujourd’hui, est d’être témoin de ce nom du Dieu de l’Alliance.
Etre témoin de ce nom, c’est avoir confiance en un Dieu qui nous aime, nous garde, nous sourie et nous donne sa grâce, comme le dit cette merveilleuse bénédiction que nous continuons à dire avec Israël.
“Que le SEIGNEUR te bénisse et te garde !
Que le SEIGNEUR fasse rayonner sur toi son regard et t’accorde sa grâce !
Que le SEIGNEUR porte sur toi son regard et te donne la paix !”
Ils placeront ainsi mon nom sur les fils d’Israël, et moi je les bénirai. » (Nombres 6,24-27)
Y a-t-il des voeux plus profonds que ces paroles qui sont les voeux même de Dieu ?
Les différentes dimensions du nom de Jésus :
Venons-en au nom de Jésus !
– Jésus signifie « Le Seigneur sauve ». L’ange Gabriel dit à Joseph : « Tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mat. 1,21). Il est beau de redécouvrir le sens profond de ce nom de Jésus. A chaque fois que je prononce le nom de Jésus, ai-je conscience qu’il est le Seigneur qui me sauve ?
– Son nom est invoqué sur la communauté chrétienne comme le nom du Seigneur est invoqué sur Israël. Il est le Nom par excellence; on prie en son nom en se réclamant de lui.
– C’est aussi en son nom qu’on prononce la bénédiction que Dieu avait donnée à Moïse. Cette bénédiction le prêtres de la nouvelle alliance la prononcent. Et ces prêtres ce sont vous et moi. Chacun a la vocation de « placer » le nom de Jésus sur ses enfants et les enfants de ses enfants. Enfants de chair et enfants nés de l’Esprit.
– C’est en son nom que les apôtres parlent et agissent. Ils sont persécutés pour son nom.
– Le baptême est célébré au nom de Jésus-Christ : Pierre dit à Pentecôte: «Repentez-vous et soyez baptisés au nom de Jésus-Christ (Ac. 2,38). Le baptême est un acte revêtu de son autorité.
– Ce nom pardonne les péchés : « C’est à lui que tous les prophètes rendent le témoignage que voici: le pardon des péchés est accordé par son Nom à quiconque met en lui sa foi » (Actes 10,43).
– Ce nom sauve, guérit et recrée : Après avoir prié pour un malade, Pierre dit : « C’est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth…que cet homme se présente en bonne santé devant vous ». (Actes 4,7-11)
Le nom « au dessus de tout nom »
Dans certains passages du Nouveau Testament, il est dit que Jésus a reçu un « nom au dessus de tous les noms ». Devant lui tous les genoux fléchiront. (Ephésiens 1,20-2 ; Phil. 2,9-10 ; Hébreux 1,4)
Quel est son sens ? Cela signifie que Jésus est le nom qui a le contrôle sur tous les autres noms de Dieu, et sur tout l’univers. C’est une façon de confesser sa divinit.
Dans l’Ancien Testament, Dieu a deux noms qui disent sa puissance : Elyon, le plus haut, et Shaddaï , le tout puissant. Eh bien, le nom de Jésus est encore plus haut et plus puissant.
Dieu seul sait tout au sujet de ce nom : « Nul ne connaît le Fils, sinon le Père » (Mat.11,25-27). Ce nom est divin : seul le Père le connaît. « Inscrit sur lui est un nom qu’il est seul à connaître ». (Apoc. 19,12)
L’Evangile de Jean multiplie les allusions au nom de Dieu. « Je suis » dit Jésus de lui-même. Cela renvoie de manière évidente au nom divin révélé dans le récit de l’Exode, comme les autres expressions : « Je suis la lumière, le chemin, la vérité, la vie, le bon berger, le pain de vie, la porte… »
Son nom apporte une forte présence quand on l’invoque
Dans l’Ancien testament le croyant comptait sur la force du nom du Seigneur : « Toutes les nations m’avaient encerclé, au nom du Seigneur, je les chasse ». (118,10). Ce nom donne la victoire sur les ennemis : « Tous les peuples du pays verront que le nom du Seigneur aura été prononcé sur toi et te craindront » (Deut. 28,9).
Les disciples de Jésus peuvent compter sur la puissance de ce nom, qui les accompagne dans leur mission : « Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils prendront des serpents, et s’ils boivent quelque (breuvage) mortel, il ne leur fera pas de mal; ils imposeront les mains aux malades et (les malades) seront guéris » (Marc 16,17ss)
Tout cela devrait nous encourager à témoigner du nom de Jésus. Je sais que ce n’est pas chose facile. Durant cette semaine, nous avons reconnu nos difficulté et découvert nos résistances
Dans notre société qui a mis Dieu dans les marges, il n’est pas facile de parler de Dieu. Mais témoigner de Jésus, c’est encore plus risqué et compromettant ! On se positionne vraiment. Mais en témoignant de son nom nous pouvons avoir confiance qu’il sera présent. Cela vaut la peine d’essayer.
Tout faire dans le nom de Jésus
Il arrive même dans l’Eglise qu’on ne parle pas de Jésus. Combien de prédications ai-je entendues où le nom de Jésus n’a pas été prononcé une seule fois…ou du bout des lèvres !
Parfois nous commençons nos rencontres sans mettre le nom de Jésus au centre, comme s’il n’était pas ressuscité et présent parmi nous. Nous oublions alors sa promesse : « Là où 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mat. 18,20) – et : « Si vous demandez quelque chose en mon nom, cela vous sera accordé » (Jean 15,14).
Si nous ne mettons pas le nom de Jésus au milieu de nous, rien ne se passe dans l’Eglise et rien ne progresse. Et il y aura des tensions et des divisions.
Souvenons-nous aussi que nous portons le nom de Jésus-Christ. En effet nous sommes appelés « chrétiens », selon le nom du Christ. Ce nom a été donné aux premiers disciples (Actes 11,26) Etre « chrétiens » c’est être oints, remplis de l’Esprit saint, comme Jésus l’a été.
Seul l’Esprit saint peut nous donner d’invoquer le nom du Père et du Fils et d’en témoigner. « Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit du Fils qui nous fait dire Abba-Père » (Galates 4,6). « Personne ne peut dire Jésus est Seigneur si ce n’est pas le Saint Esprit » (1 Corinthiens 12,3)
La vie chrétienne est une invocation continuelle de l’Esprit saint, pour que nous agissions dans l’amour, comme Jésus.
En conclusion, le mot d’ordre de cette année nouvelle pourrait être : « Tout ce que vous faites, faites le au nom du Seigneur Jésus » (Col 3,17). Ne faisons rien sans lui, Lui fera alors tout avec nous ! Avec cette promesse je vous souhaite une excellente annee 2017!
Seigneur, tu as révélé ton nom à Moïse dans le buisson ardent
Un nom qui compatit avec nos souffrances. Par lui, tu visites, délivres, guéris, unis et envoie.
Depuis fort longtemps, Israël ne prononce plus ce nom.
Mais, toi, Seigneur, quand les temps furent accomplis, tu es venu toi-même à nous.
Tu as couvert Marie de ton ombre et l’ardeur de l’Esprit l’a enflammée sans la consumer.
Tu lui as révélé ton nom au dessus de tout nom: Jésus, le Seigneur sauve son peuple.
Par ce nom nous te bénissons et nous voulons tout faire en lui.
Qu’il soit invoqué dans toutes nos rencontres et nos décisions à prendre !
Que nous vivions et faisions tout dans l’Esprit qui a animé Jésus !
Dans ce moment de silence nous voulons prononcer intérieurement ce nom de Jésus.
Jésu, en ce premier jour de l’année, fête aussi de ton saint nom, donne-nous de vivre les mots de la prière : Merci, pardon, s’il te plaît !