La rencontre change

La règle d’or pour une nouvelle conscience civique

Dans l’Eglise la croix nous rappelle que celui qui y a été cloué a vécu l’exclusion. Il est proche de tous ceux qui aujourd’hui la vivent : chômeurs, malades, personnes âgées, handicapés, etc…

 

Ces personnes pour lesquelles les autorités sont en premier lieu instituées. Défendre la veuve et l’orphelin, telle est la tâche première, dans la Bible, des autorités civiles.

Jésus a vécu aussi l’exclusion, en faisant même l’expérience la plus profonde, puisqu’il s’est senti abandonné par Dieu lui-même : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Dans quel but? Pour rétablir l’unité, pour faire de tous les peuples une grande famille universelle. Et en ce qui concerne notre société, pour que tous puissent se trouver réunis dans l’harmonie et, en un certain sens, bénéficier de la prospérité ambiante.

Mais, les exclusions continuent avec leur cortège de souffrance. L’accès de tous aux bien de la communauté nécessite de la part de chacun une contribution positive.

Quelle contribution apporter aujourd’hui ? Que l’on soit chrétien, fidèle d’une autre religion, homme ou femme ayant des conviction différentes?

Le cœur du message de Jésus se trouve dans ce qu’on appelle la « Règle d’or » : « Fais aux autres ce que tu voudrais, qu’on te fasse » – « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasses ». Il dit de cette règle qu’elle la « Loi et les Prophètes », c’est à dire qu’elle résume tout ce que Dieu attend de l’humanité. On la retrouve dans presque toutes les religions et dans les humanismes.

Cette règle d’or est une autre manière d’exprimer le commandement nouveau donné par Jésus : « Aime ton prochain, comme toi-même ». Ce commandement oblige le chrétien à sortir de la coquille de son individualisme pour s’ouvrir aux autres, pour s’ouvrir à tous…

Ainsi se forgent des citoyens capables de traduire l’unité dans leur vie quotidienne, de telle sorte qu’ils en communiquent aux autres le sens et les en rendent partie prenante.

Alors se forme une nouvelle conscience civique qui fait tomber les divisions de partis et de factions, et avec elles, les courants, les privilèges de castes, de races et de classes…

Si on a compris ce commandement « aime ton proche comme toi-même » sur le plan des relations individuelles, on peut aussi l’appliquer sur le plan social : Aujourd’hui, où le monde est devenu un village, on dira : « Aime la partie de l’autre, comme la tienne ». Laisse-toi enrichir par sa culture et ses personnes. Tu parviendras ainsi à développer l’amitié entre les peuples.

Et dans nos villes et villages, on dira : « Aime la commune voisine comme la tienne ». « Aime le parti de l’autre comme le tien ! Aime l’autre association, l’autre société locale comme la tienne. »

Car nul ne détient le monopole des valeurs. Nous avons besoin les uns des autres. Chacun a été créé comme un don pour l’autre et peut recevoir l’autre comme un don. Et toute autorité est au service de ce don.

C’est pourquoi, une nouvelle conscience appelle à cette culture du Don, du Dialogue. Avant de décider quoi que ce soit, commencer par nous mettre d’accord. Une élue à une municipalité écrivait : « D’habitude on décide quelque chose et ensuite on essaie de « mettre d’accord » les autres avec l’idée qu’on a eue. C’est souvent une source de tension. Quand on commence par se mettre d’accord et qu’ensuite on décide, tout se passe autrement. »

Se mettre d’accord, à cause de la règle d’or et du commandement nouveau, entraîne des conséquences visibles : les personnes changent de comportement, les situations se débloquent, les structures de la société finissent par évoluer et se retrouver à leur vraie place : au service de la personne.

Soyons porteurs d’un nouveau style de vie, celui du Dialogue qui devient une véritable force de paix et une réponse aux mille problèmes du monde!

Martin Hoegger


Publié

dans

par

Étiquettes :